Sans surprise, la lutte pour le « Gant d’Or » 2018 s’est cantonnée à une bagarre entre deux pelotaris : Nicolas Nantel et Tanguy Metayer. Les votes ont démontré qu’ils étaient loin au-dessus de tous les autres. Et, au final, c’est le foncier de Kerksken qui a empoché sa deuxième récompense individuelle suprême, deux ans à peine après la première.

Nicolas Nantel, vous sembliez plutôt détendu au moment du verdict ?

« Détrompez-vous. Quand j’ai été appelé à rejoindre les autres nommés, je ne sentais plus mes jambes. Et au moment du verdict, j’ai pu retenir mes larmes. Je savais que ce serait Tanguy ou moi qui recevrait le Gant d’Or. Mais il y a toujours un doute. J’avais ma régularité à faire valoir et une impression d’avoir traversé une bonne saison mais Tanguy avait fini fort après un début de saison difficile de son équipe. Je doutais aussi car nous étions dans le club de Tanguy. Je sais que cela n’a aucune incidence, mais on ne sait jamais. »

Ce deuxième « Gant d’Or » est-il plus beau que le premier ?

« La sensation du premier, vous l’avez en vous toute votre vie, mais le 2e est toujours un peu plus beau car il prouve que vous vous êtes remis en question, que vous avez remis les compteurs à zéro. L’autre satisfaction, c’est, outre la sensation d’avoir été régulier tout au long de la saison, d’avoir eu plus de responsabilités que depuis mon arrivée à Kerksken. Au deuxième tour, Samuel (Brassart) m’a confié le contre-rechas et en tournoi, je suis aussi monté dans la hiérarchie des livreurs en guise d’entraînement en vue des luttes en championnat. On peut dire que c’est grâce à l’expérience et à la confiance qui est la mienne depuis que je suis à Kerksken. C’est grisant. »

Finalement, votre « Gant d’Or » vous fait autant plaisir que le titre de champion à vos coéquipiers…

« Exactement dans la mesure où nous avons dû nous battre pour l’obtenir. Plus que sur nos qualités, nous avons fait parler notre caractère et notre rage de vaincre. Avec nos deux blessés, au moment de débuter la « belle », nous nous sommes dit que nous allions gagner en nous serrant les coudes. C’est grisant ensuite quand nous sommes arrivés à nos fins. Personnellement, je ne débute jamais une saison en me disant que je vais viser le « Gant d’Or ». Il faut enchaîner les luttes et voir comment cela se passe. Si tout va bien, tu prends confiance et quand tu évolues sans une équipe comme Kerksken, les choses semblent toujours plus faciles parce que tous les joueurs montrent ce désir de gagner. Mais cela, tu ne peux t’en rendre compte que quand tu viens d’une autre équipe où la culture de la gagne n’est pas entretenue. »

Avec 11 titres, Kerksken est entré dans la légende en étant le premier à réussir pareille prouesse. Chaque année, vous repoussez les limites du possible. Sera-ce encore le cas en 2019 ?

« Pourquoi en serait-il autrement ? En outre, l’an prochain, nous accueillerons Ryan Sauvage. Le challenge sera de faire en sorte que la mayonnaise prenne avec un nouveau joueur dans l’effectif, et voir comment Benjamin (Dochier) se sentira à corde. Personnellement, je n’ai aucun doute que tout le monde se sentira bien. Et nous viserons, tout naturellement, un 12e titre. » (sourire)

Après la cérémonie, les parents de Tanguy Metayer sont venus vous féliciter. Sympa ça, non ?

« Ce sont des gens très charmants. D’ailleurs, je tiens à souligner le caractère très fair-play en général des supporters de Thieulain à mon égard. Après avoir été applaudi autant que Tanguy quand nous sommes venus devant l’assistance, ils auraient pu manifester leur mécontentement de voir leur favori ne pas obtenir le « Gant d’Or », mais il n’en a rien été. Chapeau à eux. »

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